Au moment où nous écrivons ces lignes nous sommes à environ 300 milles nautiques de Sainte-Lucie. Cette traversée a été très enrichissante et nous a permis de connaître nos limites, nos faiblesses et surtout, nos forces. La navigation n’a pas été facile, les alizés étant perturbés par de nombreuses dépressions dans le nord de l’Atlantique. Preuve flagrante du changement climatique. Cette route qu’on appelle l’autoroute de l’Atlantique s’est transformée en route de campagne, longue et chaotique.
Nous avons été très souvent en panne de vent et avons dû avancer au moteur. Ce n’était pas l’image qu’on s’était fait de l’océan et des alizés. Cependant, quand le vent s’est manifesté, il l’a fait avec force créant une mer forte, houleuse et inconfortable. Nous avons vécu toutes les émotions possibles. De l’extase à la colère. De l’euphorie au découragement. Cependant, nous avons fait la paix avec l’élément. De toute façon, il nous est impossible de l’emporter sur lui. Nous devons le subir et nous adapter à ses humeurs.
Nos amis d’Udluriaq et de Catmousses ont pris de l’avance et arriveront quelques jours avant nous. Nous avons, tout au long de ce passage, communiqué avec eux à 15 h TU tous les jours sur une fréquence radio. Aujourd’hui, c’était la dernière fois puisqu’ils seront à quai demain.
Les chats ont vécu cette traversée toute en douceur. Nous sommes fiers d’eux et de leur comportement en mer.
Mais surtout, nous sommes fiers de nous. Nous l’avons fait et c’est tout ce qui compte.